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Réduire les inégalités et ne pas faire de laissés-pour-compte font partie intégrante des efforts visant à atteindre les objectifs de développement durable.
Or, les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre restent préoccupantes. Malgré quelques signes positifs en faveur de la réduction des inégalités dans certains domaines, tels que la réduction des inégalités de revenus dans certains pays et l’octroi d’un statut commercial préférentiel dont bénéficient les pays à faible revenu, les inégalités persistent.
La COVID-19 exacerbe les inégalités déjà existantes et frappe plus durement les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables. Elle a mis en lumière les inégalités économiques et la fragilité des filets de sécurité sociale qui laissent les communautés vulnérables faire les frais de la crise. Mais les inégalités sociales, politiques et économiques ont aussi, à leur tour, amplifié les effets de la pandémie.
Sur le plan économique, la pandémie de COVID-19 a entraîné une hausse considérable du chômage mondial et a réduit le revenu des travailleurs de manière radicale.
Avec la propagation de la COVID-19, même les progrès limités en matière d’égalité des sexes et de droits des femmes réalisés au cours des dernières décennies risquent d’être réduits à néant. Dans toutes les sphères, qu’il s’agisse de la santé, de l’économie, de la sécurité ou encore de la protection sociale, les ravages causés par la COVID-19 sont encore plus graves pour les femmes, pour la seule raison que ce sont des femmes.
Les inégalités se creusent également pour les populations vulnérables qui vivent dans des pays dont les systèmes de santé sont fragiles et dans ceux confrontés à des crises humanitaires préexistantes. Les réfugiés et les migrants, ainsi que les peuples autochtones, les personnes âgées, les personnes handicapées et les enfants sont particulièrement exposés au risque d’être laissés pour compte. Enfin, on constate une augmentation des discours de haine ciblant les groupes vulnérables.
https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/inequality/
10.1 D’ici à 2030, faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 pour cent les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable
10.2 D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur handicap, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre
10.3 Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière
10.4 Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité
10.5 Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles
10.6 Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes
10.7 Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées
10.a Mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce
10.b Stimuler l’aide publique au développement et les flux financiers, y compris les investissements étrangers directs, pour les États qui en ont le plus besoin, en particulier les pays les moins avancés, les pays d’Afrique, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, conformément à leurs plans et programmes nationaux
10.c D’ici à 2030, faire baisser au-dessous de 3 pour cent les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants et éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 pour cent
Le dixième ODD appelle les pays à adapter leurs politiques et législations afin d’accroître les revenus de la part des 40 % les plus pauvres ainsi que de réduire les inégalités salariales qui seraient basées sur le sexe, l’âge, le handicap, l’origine sociale ou ethnique, l’appartenance religieuse. Ce notamment en encourageant la représentation des pays en développement dans la prise de décisions de portée mondiale.
Titre de la cible | Descriptif de la cible |
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Évolution des revenus des plus pauvres | 10.1 : D’ici à 2030, faire en sorte, au moyen d’améliorations progressives, que les revenus des 40 % les plus pauvres de la population augmentent plus rapidement que le revenu moyen national, et ce de manière durable |
Autonomisation et intégration | 10.2 : D’ici à 2030, autonomiser toutes les personnes et favoriser leur intégration sociale, économique et politique, indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leurs handicaps, de leur race, de leur appartenance ethnique, de leurs origines, de leur religion ou de leur statut économique ou autre |
Égalité des chances | 10.3 : Assurer l’égalité des chances et réduire l’inégalité des résultats, notamment en éliminant les lois, politiques et pratiques discriminatoires et en promouvant l’adoption de lois, politiques et mesures adéquates en la matière |
Politiques publiques ciblées au service de l’égalité | 10.4 : Adopter des politiques, notamment sur les plans budgétaire, salarial et dans le domaine de la protection sociale, et parvenir progressivement à une plus grande égalité |
Réglementation de la finance | 10.5 : Améliorer la réglementation et la surveillance des institutions et marchés financiers mondiaux et renforcer l’application des règles |
Gouvernance internationale | 10.6 : Faire en sorte que les pays en développement soient davantage représentés et entendus lors de la prise de décisions dans les institutions économiques et financières internationales, afin que celles-ci soient plus efficaces, crédibles, transparentes et légitimes |
Migrations | 10.7 : Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées |
Traitement spécial et différencié | 10.a : Mettre en œuvre le principe d’un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, en particulier les pays les moins avancés, conformément aux accords de l’Organisation mondiale du commerce |
Aide publique au développement | 10.b : Stimuler l’aide publique au développement et les flux financiers, y compris les investissements étrangers directs, pour les États qui en ont le plus besoin, en particulier les pays les moins avancés, les pays d’Afrique, les petits États insulaires en développement et les pays en développement sans littoral, conformément à leurs plans et programmes nationaux |
Coûts de transaction | 10.c : D’ici à 2030, faire baisser au-dessous de 3 % les coûts de transaction des envois de fonds effectués par les migrants et éliminer les couloirs de transfert de fonds dont les coûts sont supérieurs à 5 % |
Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.
La France bénéficie d’un système juridique protecteur des droits humains et d’un système de redistribution des richesses reconnu afin de lutter contre les inégalités entre les individus. En outre, il existe des mécanismes de solidarité entre les territoires producteurs de richesses (principalement les grandes villes) et les territoires en reconversion. Toutefois, la question des inégalités est un enjeu clé en France.
Les inégalités sont particulièrement prégnantes en outre-mer, notamment en matière d’accès à l’éducation, à l’emploi, à la formation et à la santé.
Elles se mesurent par rapport à l’hexagone mais aussi entre les territoires eux-mêmes. En effet, ces inégalités connaissent des disparités en fonction des territoires, de leurs spécificités démographiques, géographiques, sociologiques et culturelles. Le ministère des Outre-mer agit contre ces inégalités en lien avec les autres ministères et en adaptant les politiques publiques aux spécificités locales.
En matière d’égalité des chances, la corrélation entre performance scolaire et milieu socio-économique reste élevée. La dignité et la représentativité des plus démunis sont également des défis pour la France.
Ainsi la loi du 24 juin 2016 visant à lutter contre la discrimination à raison de la précarité sociale vise à assurer l’effectivité des droits des personnes en situation de pauvreté. Avec une augmentation de 26 % des menaces discriminatoires en 2015 (DILCRA, 2016), la lutte contre les discriminations est toujours d’actualité, comme l’illustre le nouveau plan des pouvoirs publics contre le racisme et l’antisémitisme présenté en mars 2018.
La légalisation du mariage des personnes de même sexe en 2013 a ouvert de nouveaux droits aux personnes homosexuelles, au nom des principes d’égalité et de partage des libertés.
Enfin, concernant la gestion des migrations, la France participe au soutien des pays hôtes, à la stabilisation politique des pays en crise et à la gestion de la crise migratoire engendrée par l’afflux des réfugiés en Europe. La prise en charge et l’intégration des migrants reste un défi pour les années à venir.
9,7 %des jeunes de 16 à 25 ans présentent des difficultés de lecture en métropole française ; cette part atteint 73 % à Mayotte, 48,1 % en Guyane, 35 % en Martinique, 30,4 % en Guadeloupe et 26,6 % à la Réunion (Insee, 2016).
Malgré la prospérité croissante au niveau mondial, l’écart entre les plus riches et plus pauvres continue de se creuser : tant sous la forme d’inégalités de revenus – 1 % de la population mondiale capte près de la moitié des richesses – que d’inégalités d’opportunités. Cette inégalité grandissante menace la cohésion sociale et représente un frein pour la croissance économique et la réduction de la pauvreté.
Investir dans la réduction des inégalités, c’est investir simultanément dans tous les champs du développement durable, dans la préservation de la planète, dans la lutte contre la pauvreté et dans la garantie d’une croissance durable.
L’ODD10 cible l’amélioration de l’égalité des chances, en adoptant des lois et en menant des politiques qui garantissent une amélioration durable des conditions de vie de tous. Les pays les plus vulnérables, comme les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, bénéficieront d’une attention particulière, notamment en orientant davantage les flux financiers en leur direction. La persistance d’inégalités fortes menace l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) dans leur ensemble, comme l’élimination de l’extrême pauvreté, la promotion d’un travail décent et l’accès à une éducation de qualité.
L’Afrique est l’un des continents les plus touchés par cette situation d’inégalité. À titre d’exemple, Oxfam indique que la moitié des revenus salariaux en Afrique du Sud, sont détenus par seulement 10% de la population tandis que « les 50 % les plus pauvres de la main-d’œuvre se partagent 12 % de tous les salaires ».
Les contributions de la migration et des diasporas au développement des pays d’accueil et d’origine sont importantes. Ces diasporas sont des sources de financement de premier ordre, avec plus de 400 milliards de dollars envoyés vers les pays en voie de développement en 2015.
La France est également mobilisée dans la lutte contre les discriminations, les violences et les violations des droits humains dont sont victimes les lesbiennes, gays et bisexuel·le·s transgenres et intersexué·e·s partout dans le monde. Dans plus de 70 pays, les relations homosexuelles sont encore passibles d’emprisonnement, voire de la peine de mort. La France poursuit sa mobilisation en vue d’un objectif clair : la dépénalisation universelle de l’homosexualité.
72 paysà travers le monde condamnent l'homosexualité. Dans 8 pays, elle est passible de la peine de mort (Association internationale LGBTI, 2017).
Plusieurs politiques et dispositifs nationaux contribuent directement à l’ODD10. La liste ci dessous, à titre illustratif, n’est pas exhaustive.
L’association La Cimade accompagne les mineur·e·s isolé·e·s dans leurs démarches devant les tribunaux et interpelle les conseils départementaux afin de faire valoir un hébergement pour ces jeunes pendant cette phase de transition.
L’observatoire des inégalités, fondé en 2003, l’Observatoire des inégalités est un organisme privé indépendant qui a pour mission de dresser un état des lieux le plus complet possible des inégalités, en France, en Europe et dans le monde. Il doit permettre au public le plus large possible de s’approprier ces éléments en proposant les clés de compréhension.
Afin de permettre au grand public, aux décideurs et aux chercheurs de suivre l’évolution des inégalités dans le monde, une base de données mondiale est diffusée publiquement en 2017. Ce nouvel outil (World Wealth and Income Database) est le fruit du travail en continu d’une centaine de chercheurs. Il confirme, à quelques exceptions près, que tous les pays pour lesquels des données sont disponibles voient le fossé entre riches et pauvres se creuser.
Consulter les ressources liées à l’ODD10 :
S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie
Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous
Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale
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